
Règne artificiel IV (2019-2020) - CA
RA IV s’inscrit dans le corpus des Règnes artificiels, une série d’installations immersives à travers lesquelles l’artiste explore la frontière entre des formes de vie naturelles et artificielles. Cette dernière est composée d’une multitude de cellules électroluminescentes gonflables, animées d’un léger mouvement d’expansion contraction évoquant la respiration. L’ensemble se déploie dans l’espace, à la manière d’un banc de méduses. La présence de visiteurs dans cet écosystème artificiel entraîne des réactions en chaine qui se traduisent par des changements au niveau du « rythme respiratoire » ainsi que des fluctuations d’intensité lumineuse. Formellement inspirés des organismes que l’on retrouve dans les fosses abyssales, les différents modules affichent un caractère résolument organique, mais sont paradoxalement fabriqués en plastique, puis animés par le biais de dispositifs électroniques et mécaniques.
Bio :
Originaire de Québec, Rosalie D. Gagné est active dans le milieu des arts visuels depuis près de 20 ans. C’est en 2007, lors de ses études à l’Université Concordia, qu’elle commence à intégrer des procédés numériques à ses recherches et à ses œuvres. Intéressée à créer des expériences sensorielles et perceptuelles, l’artiste réalise des installations sculpturales immersives et conçoit des environnements réactifs. Ayant présenté son travail au Canada, au Mexique et en Europe, D. Gagné vit actuellement à Montréal. Elle est membre du centre d’artiste Perte de signal et partage son temps entre l’enseignement des arts visuels et sa pratique. Sa démarche prend racine dans la phénoménologie de la matière et de la perception. Dans ses propositions, elle s’intéresse aux rapports entre microcosme et macrocosme, aux liens entre nos aspirations individuelles et collectives, ainsi qu’à la technologie et la Nature. R. D. Gagné définis son approche de l’art en établissant un ensemble de paramètres avec lesquels elle travaille pendant un certain temps; se retrouvant ainsi avec les règles d’un exercice qui n’est pas sans rappeler la méthode empirique. Durant plus de cinq ans, sa pratique l’a amenée à travailler avec une combinaison de structures métalliques et de verre soufflé pour fabriquer des objets évoquant les instruments d’un laboratoire fictif. Prenant souvent la forme de réceptacles, ces sculptures contiennent de l’eau, des plantes aquatiques et autres formes de vie. Sa production plus récente, tout en s’inscrivant en continuité avec sa pratique initiale, intègre l’usage du numérique et de matériaux malléables et gonflables avec lesquels elle fabrique des objets réactifs qui s’adaptent au lieu et réagissent aux allées et venues des visiteurs. Inspirées du bio-mimétisme; ces œuvres imitent des phénomènes naturels via l’usage de matières et de systèmes artificiels. De ce paradoxe tend à émerger une atmosphère d’une mystérieuse beauté, à la fois étrange et familière (uncanny atmosphere).